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Pourquoi les langues n’attirent pas nos enfants?

L’apprentissage des langues s’améliore un peu en Wallonie, mais les défis restent énormes. Pourquoi tant de différences avec nos voisins du nord ?

Journaliste au pôle International Temps de lecture: 3 min

L’année prochaine, 550 jeunes fraîchement sortis de rhéto auront l’occasion d’approfondir leurs connaissances en langues grâce à des bourses en immersion octroyées par le Forem. Ce qui n’était pas gagné d’avance car le service public wallon de l’Emploi avait d’abord annoncé ne pouvoir en attribuer que 350 suite à des restrictions budgétaires (la DH du 11/06).

Entre-temps, les budgets ont été revus à la hausse (2,5 millions d’euros) et toutes les demandes déposées dans les temps ont pu être satisfaites. C’est quand même un peu moins que les 624 boursiers de l’année académique 2014-2015.

Les montants des aides vont de 3.500 euros pour un semestre à l’étranger à 7.000 euros pour une année complète dans l’une des destinations proposées par le Forem. Les pays les plus prisés pour apprendre l’anglais sont les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Pour le néerlandais, c’est soit la Flandre soit les Pays-Bas.

Depuis le lancement du plan Marshall 2.0 (2013) qui prévoit un volet « apprentissage des langues », le Forem a octroyé 72.606 chèques-langues et financé 319.474 heures de formation à 3.724 bénéficiaires différents. Au 31 décembre 2014, quelque 356 personnes ont suivi des cours de langues en ligne sur le site wallangues (gratuit).

Si l’apprentissage des langues s’améliore en Wallonie, la situation est loin d’être idéale comparée à nos voisins. C’est ce qui ressort de la dernière Etude européenne des compétences en langues présentée en 2012 à laquelle ont participé plus de 54.000 élèves âgés de 13 à 16 ans et de 14 pays (dont la Belgique).

Les élèves francophones ont été testés en anglais et allemand, les Flamands en français et anglais. Contrairement à l’enquête Pisa, la matière testée varie d’un pays à l’autre. En compréhension à la lecture, 10 % de nos élèves se ramassent en anglais, 42 % sont au niveau élémentaire (A1) et 48 % dépassent le A2.

En allemand, 14 % de nos élèves sont en pré-A1, 45 % en A1, 41 % sont en A2 ou dépassent ce niveau. La proportion des élèves belges francophones dépassant le niveau A2 est supérieure à la moyenne européenne.

En compréhension à l’audition, c’est (un peu) moins bon que la compréhension à la lecture. En anglais, 18 % sont en pré-A1, 36 % en A1 et 45 % dépassent le A2. En allemand, c’est meilleur avec 13 % en pré-A1, 39 % en A1 et 48 % dépassant le A2.

Au niveau de l’expression écrite, c’est meilleur que les autres exercices. En anglais, à peine 6 % sont en pré-A1, 29 % sont en A1 et 65 % dépassent le A2. En allemand, à peine 4 % d’insuffisants, 34 % en A1 et 62 % dépassant le A2.

Un constat s’impose : les élèves dont la langue maternelle est une langue germanique sont systématiquement meilleurs en anglais que les langues romanes, slaves ou autres.

Ce qui est observé en secondaire se répercute évidemment dans le supérieur quelques années plus tard. Un coup de sonde réalisé l’année dernière auprès de 900 diplômés de l’UCL (promotion 2012), montre que 20 % d’entre eux travaillent à l’étranger et que, dans le cadre de leurs activités professionnelles, 51 % pratiquent l’anglais et 27 % le néerlandais. L’enquête fait clairement apparaître une demande d’étoffer la formation en langues, en particulier en néerlandais.

 

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