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La rentrée du Lombard : Gauthier Van Meerbeeck imprime sa marque

Par Charles-Louis Detournay le 19 août 2015                      Lien  
Avec ses airs de jeunot, le directeur éditorial du Lombard Gauthier Van Meerbeeck a déjà une sacrée expérience. En cette rentrée 2015, il va devoir affronter du lourd. Il le fait avec quelques idées et un mot d'ordre : "moins d'albums, mieux accompagnés".

Voici quatre ans que Gauthier Van Meerbeeck a pris officiellement la tête de la direction éditoriale au Lombard. Après avoir accompagné les projets déjà signés, il lui a fallu imprimer sa marque dans un marché hautement concurrentiel et chahuté.

Les idées, il n’en manque pas : Le Lombard passe à l’attaque en cette rentrée 2015 : un reboot de taille : Bob Morane, un catalogue de nouveautés mené par un tiers d’albums de "Troisième vague", le remplacement des diptyques par de denses one-shots de 74 pages, des romans graphiques en fait, des séries courtes mais publiées à un rythme plus accentué... En plus des séries-phares habituelles. Moins d’albums mais mieux accompagnés, telle est la stratégie du Lombard en cette fin 2015

Cet été, quatre épreuves de leurs publications de la rentrée ont été envoyées aux journalistes. La démarche, déjà en place chez d’autres éditeurs, est nouvelle pour l’éditeur bruxellois. La volonté d’accompagner est donc bien réelle...

La renaissance de Bob Morane

La rentrée du Lombard : Gauthier Van Meerbeeck imprime sa marque
Bob Morane par Brunschwig, Ducoudray et Armand

Le morceau de choix est bien évidemment Bob Morane. Nous vous avions déjà évoqué le reboot que Le Lombard se proposait de faire pour remettre en selle l’Aventurier : on retrouve le lieutenant Morane en 2024, âgé de 28 ans. Il fait partie d’un groupe de Casques bleus qui patrouillent en blindés dans un quartier résidentiel de la ville de Yoraba (Nigéria), en proie à des violences inter-ethniques. Pour empêcher une exécution à la machette, Morane transgresse les sacro-saints ordres de non-intervention (les Casques bleus ne peuvent intervenir militairement que s’ils sont attaqués), et sauve ainsi le docteur Kanem Ousman avec le concours d’un géant roux écossais que nos lecteurs connaissent bien : le sergent William -Bill- Ballantine...

Logiquement inculpé en cours martiale, Bill écope de six ans de prison, tandis que le procès de Bob est annulé... car le nouveau président du Nigéria n’est autre que Kanem Ousman, l’homme qu’ils ont sauvé, et ce dernier fait pression auprès de la France pour que Morane soit gracié. L’ex-lieutenant accepte de travailler avec le nouvel homme fort de l’Afrique pour sortir le pays de ses difficultés.

Car si le pays est très pauvre, il possède des mines de matières premières rares nécessaires à la production des supports des nouvelles technologies : Tentale, Coltan, Cuivre, Zinc... Celles utiles notamment à un nouveau système d’apprentissages par implantation mémorielle, tandis qu’intervient une secte islamiste : les soucis deu moment ne sont rien face au gros orage qui se prépare...

L’intérêt d’un reboot est de pouvoir reconfigurer le logiciel d’une série réputée qui l’ancre dans une problématique plus contemporaine, tout en séduisant les fans de la première heure. À cette aune, Bob Morane - Renaissance est une réussite ! Le démarrage va quelque peu déstabiliser l’ancien lecteur : le sémillant aventurier paraît beaucoup moins sûr de lui, il est lieutenant et plus commandant, etc. Mais on se laisse rapidement emporter par la tonicité d’un scénario dont la thématique s’inscrit dans l’actualité.

A l’écriture, on retrouve Luc Brunschwig et Aurélien Ducoudray. L’expérience du tandem permet de mettre en scène un récit particulièrement bien rythmé. Si certaines ficelles sont bien connues, l’histoire tient le lecteur en haleine, et progresse crescendo avec l’irruption d’une dimension fantastique et technologique que l’on n’attendait pas et qui, avec sa cité futuriste, propulse le récit dans la droite ligne des épisodes les plus fameux de la série et qui ont fait le bonheur de générations de lecteurs.

Bob Morane par Brunschwig, Ducoudray et Armand
(c) Le Lombard

Outre Bob & Bill (encore séparés dans ce premier tome), on a le plaisir de retrouver d’autres grandes icônes de la série historique : Sophia Paramount, Miss Ylang-Ylang, Tania Orloff et son oncle machiavélique. L’ensemble est assez subtilement agencé pour que le nouveau lecteur ne soit pas déstabilisé, même si ces petits clins d’œil profitent surtout aux connaisseurs.

Soulignons la subtilité du lien entre le baroudeur polytechnicien (devenu ici ingénieur des mines) et l’attrait pour les terres rares, ressources au cœur des affrontements -bien réels, ceux-là- que nous connaissons aujourd’hui. Si Morane doit encore gagner en assurance et en maturité, ce sont précisément ces petites failles qui font tout l’intérêt de cet excellent nouveau départ prévu pour octobre.

Coup double pour Armand

Des mêmes auteurs, Sykes était paru en 2015.La réussite de Bob Morane tient aussi (et surtout) à la qualité du dessin d’Armand. Nous vous avions déjà évoqué la progression fulgurante de ce jeune dessinateur qui a débuté dans la série Angor chez Soleil.

Une nouvelle étape est franchie avec Bob Morane : une grande maîtrise du cadrage, une mise en scène contemporaine mais qui ne devrait pas trop brusquer la génération précédente des lecteurs, des aplats noirs utilisés en pleine force tout en respectant l’équilibre de chaque planche, une pureté de la ligne enfin... Si la vitesse d’exécution se conjugue avec ces qualités, le Lombard tient peut-être là une martingale !

L’actualité d’Armand au Lombard ne s’arrête d’’ailleurs pas là. Elle permet de remarquer la différence de tempo entre la série Bob Morane et la suivante : elle s’explique précisément par la nécessité d’imprimer à Renaissance un rythme soutenu. Il en est tout autre avec l’album Sykes qui paraît dans la collection Signé.

Dans ce western tonique, bourré de références de l’elficologue Pierre Dubois, Armand réalise une superbe fresque du Far-West qui paraîtra quelques semaines après Bob Morane. Un one-shot de 75 pages qui raconte, avec un souffle d’un rare tonus, une chasse à l’homme qui emprunte autant à Melville qu’à Sergio Leone ou Clint Eastwood. L’impact graphique est tel qu’on en vient à espérer que le Lombard propose une version en noir et blanc afin que le lecteur prenne la pleine mesure du talent d’Armand. La sortie de cet album au mois de novembre claquera comme un coup de revolver dans les plaines de l’Ouest !

Signé persiste...

La collection Signé sera encore mise à l’honneur avec le premier tome des Jours Heureux, nouveau diptyque de Warnauts & Raives qui suit ses personnages des Temps Nouveaux et d’Après-Guerre, une suite de récits pétrie d’histoire qui émerge par ce biais des one-shots de cette collection. On retrouve donc les figures de ce qu’il faut bien appeler une série, cette fois en 1958. Entre l’Expo Universelle de Bruxelles, les actes terroristes liés à l’indépendance de l’Algérie, l’arrivée au pouvoir par De Gaulle et les poussées indépendantistes du Congo belge, nos héros et leurs enfants tentent de se frayer un chemin. À la fois délicate et interpellante, cette saga "familiale" ne laisse pas le lecteur insensible, mais demande néanmoins qu’on la débute dans l’ordre chronologique si l’on ne veut pas y perdre son latin....

La déferlante Troisième vague"

Outre Signé, Troisième Vague est la seule autre collection du Lombard qui a échappé à la (Tabula Rasa opérée il y a plusieurs années par le Lombard lors de la restructuration commerciale de ses collections. Et pour cause, ses titres tournent globalement très bien et offrent une dynamique complémentaires aux locomotives classiques du Lombard (Thorgal & Co) pour imprimer son rythme de croisière à la maison de Bruxelles.

En cette rentrée, pas moins de sept titres vont se suivre en huit semaines, soit près d’un tiers des nouveautés de la période : l’avant-dernier Capricorne, Hedge Fund T3, I.R.$. T16, Koralovski T2, Alpha T13, sans oublier une nouvelle série orchestrée par Frank Giroud : L’Avocat.

Mais intéressons nous au septième titre, Bagdad Inc., un thriller au cœur de la guerre irakienne, servi par deux auteurs à succès de Troisième Vague : Desberg (IR$, Miss Octobre, Sherman, etc.) et Thomas Legrain (Sisco). En dépit d’une couverture peu engageante, cet album qui sortira ce 11 septembre (cela ne s’invente pas) traite intelligemment et efficacement des suites des attentats des tours du World Trade Center, c’est à dire les raisons et les moyens de l’attaque des USA contre l’Irak : la fierté de sa superpuissance, le pétrole, la pression contre les Saoudiens, la réélection de Bush junior, mais aussi et surtout l’utilisation des milices privées composées de mercenaires coûtant le double des soldats réguliers aux contribuables américains.

Si les motivations de son tueur semblent parfois assez artificielles, on suit avec intérêt ce thriller et le duo d’enquêteurs qui doit débusquer un tueur en série parmi 250.000 mercenaires !

Stephen Desberg, grand connaisseur des États-Unis puisque son père en est originaire, s’emploie en particulier à dépeindre l’absurdité de cette guerre. Quant à lui, Legrain propose un graphisme réaliste ultra-efficace où l’on remarque quelquefois des erreurs de perspectives. Hélas, malgré les efforts du scénariste, l’héroïne paraît au bout de l’aventure, encore un peu trop lisse, en comparaison du héros-mercenaire désintéressé dont l’accroche, quant à lui,se fait aussi progressivement que durablement.

Comme pour le dense western Sykes dont nous venons de parler,. Badgad Inc. est donc le premier titre d’une sous-série destinée à redynamiser la collection et qui s’intitule : Troisième Vague / One-shot. Une fois de plus, avec ses 74 pages, cette approche confirme l’efficacité de ce format, d’autant qu’il est complémenté par un petit dossier de trois pages. Plus besoin de découper le récit en deux albums séparés avec une césure et un cliffhanger central, avec le risque que les lecteurs attendent la seconde partie du diptyque pour opérer l’achat effectif des deux tomes : le lecteur peut être assuré de connaître la fin, d’un coup d’un seul !

Le rythme du récit s’en ressent positivement, le tempo se rapproche de celui du cinéma. Moins soumis au découpage de présentation, Desberg s’affranchit de certains canevas et explore avec un plaisir communicatif de nouvelles voies narratives. En dépit de quelques (grosses) ficelles, Badgad Inc. inaugure avec brio Troisième Vague / One-shot, une collection qui devrait prendre du galon dans le marché actuel.

"Bagdad Inc." - Par Desberg & Legrain au Lombard

Un rythme enlevé

Pour clôturer ce programme de rentrée du Lombard, listons les séries qui se poursuivent : Golias T4, Cassio qui poursuit son épopée dans le tome 9, Isabellae qui continue à mêler les genres dans un second cycle (T4), sans oublier le tome 5 de Klaw (déjà !).

Concernant cette dernière série, on voit ici l’usage d’un autre levier mis en place par Gauthier Van Meerbeeck : "retenir" la publication des albums, afin d’opérer un lancement de série à une fréquence plus élevée, au rythme d’une nouveauté tous les six mois, voire tous les trois mois dans le cas du premier cycle de Klaw. Si ce système a déjà largement fait ses preuves dans le domaine franco-belge pour les séries multi-dessinateurs, c’est une arme à double-tranchant pour les auteurs qui proposent des séries traditionnelles : la cadence de sortie leur permet d’obtenir une grande visibilité sur le marché encombré, mais cela demande également de boucler un cycle de trois albums, sans que l’éditeur ne détienne tous les chiffres de vente du premier opus, information nécessaire pour poursuivre la série.

Dans cette zone d’incertitude, le dessinateur doit partager son temps entre la recherche d’un nouveau projet, au cas où la série s’arrêterait sur le premier cycle, et la finition du dernier volume en cours de la série avortée. Pas facile à gérer...

Nouvelles séries et chemins de traverse

Le Lombard propose également quelques nouveaux one-shots qui attirent l’attention, tels que cette biographie de cent vingt pages sur Muhammad Ali, un combat de quadras divorcées et "célibattantes" dans Flora et les étoiles filantes sans oublier le nouvel album de Clarke intitulé Réalités obliques, un auteur qui, rappelons-le, nous avait déjà conquis dans cette veine fantastico-réaliste.

Affrontant résolument cette période tourmentée de l’année, Le Lombard aligne tout de même trois nouvelles séries, histoire d’assurer l’avenir :

- La Fille des cendres réalisée par Hélène V. dépeint une XIXe dans lequel des monstres marins ont investi nos mers et océans. Entre pirates, fantastique et aventures à rebondissements, le destin de cette jeune fille devrait proposer un récit diablement enlevé !

- Les plus jeunes n’ont pas été oubliés ! Outre le T4 de L’Instit Latouche, le spin-off de L’Elève Ducobu, Le Lombard publie également le premier tome d’Ovalon, un récit qui mêle sport et Heroïc-Fantasy, et réalisé par Sylvain Dos Santos.

- Enfin, Drones présente la nouvelle facette de la guerre moderne avec les aspects humains et inhumains qu’elle comporte. Scénarisé par l’efficace Sylvain Runberg et le très investi Louis qui avait déjà signé le trépidant Escobar chez le même éditeur, on attend beaucoup de cette nouveauté. Le dessinateur nous en avait d’ailleurs déjà fait une description flatteuse...!

Une planche de "Drones", un diptyque de Sylvain Runberg, Louis et Vera Daviet, à paraître au Lombard.

L’aspect patrimonial est une autre facette que l’équipe Van Meerbeeck ne veut pas négliger. On attend en effet avec impatience la première intégrale de Simon du Fleuve dont le dossier introductif signé par le très renseigné Patrick Gaumer devrait nous en apprendre davantage sur l’auteur et sur la gestation de cette série qui a marqué les lecteurs du Journal de Tintin.

On ne passera pas à côté de la dernière intégrale de Rubine qui réunit les albums introuvables de la série, complémenté d’un double dossier consacré à Mythic, Walthéry et Di Sano, qui avaient commencé à travailler ensemble sur la sulfureuse détective bien avant que n’arrive Dragan de Lazare.

La série Que du bonheur ! de Frédéric Jannin & Catheline profitera aussi d’une intégrale, sous la forme de la parution conjointe des deux volumes ce 11 septembre. Elle est d’ailleurs maintenant sous-titrée "Petit traité des familles recomposées" : tout un programme !

L’aspect patrimonial se prolonge enfin avec la suite des rééditions des albums de François Boucq, ici les tomes 3 et 4 des Aventures de la Mort et Lao-Tseu.

Avec une petite vingtaine d’albums bien calibrés, le Lombard est bien armé pour affronter la rentrée.

(par Charles-Louis Detournay)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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En médaillon : Le directeur éditorial du Lombard Gauthier Van Merbeeck (Photo : CL Detournay)

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9 Messages :
  • La rentrée du Lombard : Gauthier Van Meerbeeck imprime sa marque
    19 août 2015 10:05, par Richard (Teljem)

    C’est amusant de constater que les 3 pages présentées, bien que d’auteurs et de séries différentes, se ressemblent et semblent sorties du même studio. Ca doit être ce qu’on appelle un style commercial.

    Répondre à ce message

    • Répondu le 20 août 2015 à  15:07 :

      C’est vrai que si c’ est ce genre de dessin que les éditeurs ET les critiques considèrent comme le nouveau classicisme.... (Et si le dessin donne le ton des scénar, alors)

      Répondre à ce message

  • au dela de la querelle des " anciens et des modernes " , la relance de bob morane n’a au final pas grand interet : pour changer a ce point les fondamentaux, autant creer plutot un nouveau personnage .

    La c’est vraiment juste utiliser une marque pour lancer un autre produit ( dont la qualité n’est evidement pas mise en question , dessin et scénario ayant l’air tres interessant ) .
    C’est clairement le choix d’une seule personne ( le responsable editorial lombard ) , qui n’etait sans doute pas fan de ce héros , il aurait alors plutot choisi une autre option , a la ric hochet par exemple .
    C’est d’autant plus dommage que cela envoie aux oubliettes les romans bob morane qui eux continuent respectent 62 ans d’aventures ( tout en les modernisant)

    Répondre à ce message

  • Tout pour le passé, rien (trop peu) pour l’avenir.
    Tout (ou presque) miser sur les reprises (Morane, Ric Hochet, Corentin, ...) et les intégrales.
    Ne pas (suffisamment) construire demain avec de nouvelles séries fortes.
    Ne pas penser (aussi) à la cible ado (non réservée à Dupuis).

    Qu’aurait donné une telle stratégie dans les années 1970 ? (Par exemple)
    Nous aurions eu droit à des reprises des Franval, de Vincent Larcher, de Dylan Stark, à des intégrales Tounga, Désiré, Howard Flynn, etc....
    Mais n’aurions jamais lu ni Thorgal, ni XIII, ni Largo Winch, ni Le Scorpion, ni Jeremiah, etc....

    Je me trompe ?

    Répondre à ce message

    • Répondu par Oncle Francois le 22 août 2015 à  18:10 :

      Le passé a enchanté des générations entières de lecteurs qui ont dans leur coeur ou plutôt dans leur mémoire gardé le charmant souvenir des saines lectures éducatives et morales que prodiguait la lecture des hebdomadaires Tintin et Spirou dans les années cinquante-soixante qui reprennent une partie de ce qu’il est convenu les trente glorieuses.

      La période actuelle que nous connaissons (frilosité et stagnation économique, plus l’angoisse du péril terroriste) incite à la prudence, donc le public est enclin à privilégier les valeurs sûres, dont les frais de commercialisation (publicité, efforts des représentants pour convaincre les libraires) sont plus limités que pour de véritables créations EX NIHILO ou presque, si je puis dire, puisqu’il faut quand même encre, crayon et papier (sans parler de l’inspiration, de la technique, du travail et du talent que nécessite la maîtrise d’un style, même si toute une génération récente a parfois cru qu’il s’agissait d’instruments ou de moyens rétrogrades et passéistes).

      Il faut vivre avec son temps, et ne pas se laisser bercer par l’angélisme ou l’optimisme béat, bêlant ou même béant, cela dépend du point de vue, regarder les choses en face avec pragmatisme, et s’appuyer sur l’expérience existante, l’acquis du genre.

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      • Répondu par Oreste le 22 août 2015 à  22:06 :

        des saines lectures éducatives et morales

        Oncle Francois ou le retour du pétainisme triomphant !

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      • Répondu par franck monier le 23 août 2015 à  11:38 :

        Comparée aux jeux vidéos et au cinéma, loisirs que les jeunes générations préfèrent à la BD (hors manga), cette dernière invente peu, recycle pas mal et vit beaucoup sur ces acquis.

        La question que je posais était simplement :
        qui se préoccupe du renouvellement du lectorat ?

        La BD est en train de devenir un loisir de seniors (j’en suis).

        Je suis pas nostalgique, je regarde vers le futur.

        Par ailleurs, j’ai apprécié le reboot de Ric Hochet.
        (Je suis beaucoup plus circonspect et dubitatif face aux premières planches de Morane parues dans L’Immanquable).

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      • Répondu le 24 août 2015 à  01:08 :

        Effectivement, je me souviens de Buck Danny et de ses "faces de citron". Quelle élévation morale !

        Répondre à ce message

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